Jean-Simon Desgagnés rêve de podium olympique et d’une carrière de médecin. Pour concilier ses deux passions, le spécialiste du 3000 m steeple a passé une bonne partie de l’année à courir entre ses stages en hôpital et ses entraînements sur la piste. Une recette unique parmi l’élite mondiale qui pourrait faire de lui un rare athlète à temps partiel en finale des Jeux de Paris.

En ce début de soirée de mars, la piste d’athlétisme du Centre de glaces de Québec est bondée de joggeurs de tous âges désireux de se délier les jambes après leur journée de travail. Un homme au visage écarlate court de toutes ses forces en jetant des regards à sa montre, une femme dans la quarantaine discute au téléphone en trottinant, un couple de personnes âgées marche côte à côte le dos bien droit.

Sans vraiment y porter attention, tous se font doubler dans le corridor de gauche par l’un des meilleurs coureurs de demi-fond du pays. Dans quelques mois, Jean-Simon Desgagnés sera sur la ligne de départ des Jeux olympiques de Paris. Ce soir, il est un coureur parmi tant d’autres.

Il s’est dépêché de gagner le Centre de glaces à la fin de sa journée de stage à L’Hôtel-Dieu de Québec, mais le temps de s’échauffer et de s’étirer, le médaillé d’or des derniers Jeux panaméricains a manqué la case horaire d'entraînement réservée aux athlètes du Rouge et Or. Il a l’habitude. Il ne s’en plaint pas.